Daydream in blue

& Gabriel ; centre-ville, café 11 : 34.

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Être sans cesse occupée, c’est bien là quelque chose dont on a toujours pu qualifier Olympe. Et ce, peu importe où elle se trouve. Enfin, c'est qu’apparence. C’est afin de faire croire qu’elle est inaccessible. Bon, il est vrai qu’en ce moment elle est vraiment sans cesse occupée ; mais ça n’a pas toujours été le cas. Néanmoins, s’il y a bien une raison de déroger à cette règle, c’est bien quand certaines personnes la demande expressément. Dans ces cas là, on peut totalement dire qu’elle plaque tout pour se montrer présente à eux, et uniquement à eux.

Et ce jour-là, il pleut. Il pleut le jour où elle doit retrouver Gabriel. Et ça l’énerve. Olympe n’aime pas la pluie. Pluie qui semble lui faire barrage. Elle n’aime pas ce qui peut lui faire barrage. Mais elle écrase aussi, ce qui lui fait barrage. Bon, pour le coup, c’est métaphorique, elle ne peut physiquement pas écraser la pluie, hein, juste… Ouais, juste ça veut dire qu’Olympe sort sous la pluie. Une pluie froide, violente, et elle se dit qu’heureusement elle est couverte, sinon, elle est certaine que l’eau viendrait s'imprégner sous sa peau.

Olympe, elle n’arrive jamais en avance. Elle n’est pas spécialement à l’heure, sans pour autant qu’on parle de retard. Elle arrive au moment où elle commence à se faire attendre ; parce qu’elle aime penser que sa présence se fait désirer, elle aime penser que c’est l’émotion qui habite les autres. Et, ce n’est pas pour Gabriel qu’elle a changé ses habitudes, Olympe.

Lorsqu’elle entre dans le café, une vague de chaleur la saisit de plein fouet. Est-ce la différence avec l’air extérieur qui fait cet effet ? Où simplement que le lieu lui semble chaleureux ? Elle glisse une mèche de cheveux derrière son oreille - qui n’a aucun effet, puisque cette même mèche revient glisser sur sa joue la seconde d’après - qui est la manière qu’à Olympe de se donner du courage, un brin de force. Elle se dirige vers le comptoir où elle prend la liberté de commander, avant de monter. Parce que, bien qu’elle n’y ait pas répondu, Olympe a lu le message qui lui a été envoyé, elle sait pertinemment vers où se diriger. « Gabriel ! ». Qu’elle dit, Olympe, en guise de salutation en arrivant à sa hauteur. « Un café. Noir. ». Elle se permet une critique (une observation) dite un peu trop froidement. Elle est aussi secrètement en train de regretter son choix d’avoir demandé exactement la même chose. S’attendait-elle seulement à autre chose de la part de Gabriel ? Non. Mais Olympe veut faire bonne impression, comme toujours, et pour se faire, elle n’a pas trouvée mieux cette fois-ci que de commander la même chose, parce qu’elle s’est dit qu’au moins, il y aurait quelque chose de plus en commun entre Gabriel et elle, même si ce n’est qu’illusoire. Elle redresse le regard, se rend compte que ce n’est peut-être pas la meilleure des choses que d’émettre une critique à phrase un de la discussion. « C’est que ça ne me surprend pas ! ». Elle a un petit rire, manière de dire… De dire que c’était prévu, que c’était une petite farce ? Oui. Quelque chose comme ça. Olympe est gênée, elle ne veut pas le montrer, ah ça, surtout pas ! Olympe veut tellement paraître parfaite aux yeux des autres qu'elle ne se permet jamais d'être elle-même.

Daydream in blue

& Gabriel ; centre-ville, café 11 : 34.

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En compagnie de plus grands qu'elle, Olympe n'est pas la plus à l'aise. Elle ne montre rien, sa fierté, son envie de plaire, son envie d'être eux prennent le pas. Elle a quand même ce sentiment d'inconfort, de ne pas être elle.
Et à dire vrai, elle est pareille avec tout le monde. Olympe n'est jamais elle-même en public. Personne ne connaît le vrai fond d'elle même. A la rigueur, ce qu'on lit sur elle, c'est qu'elle veut à tout prix se faire remarquer.

Intérieurement satisfaite que Gabriel n'ai visiblement pas mal pris sa petite réflexion sur le café noir, elle l'écoute. « Oh comme je comprends. ». Elle soupire, Olympe, en prenant place sur le siège que Gabriel vient de libérer. Une attitude presque un peu trop dramatique pour ce qu’il en est. « J’ai du mal à essayer de nouvelles choses, également. C’est dommage de devoir gâcher… ». Mensonges, mensonges, et encore mensonges. Olympe n’a strictement aucun souci à essayer tout ; ça en est même l’une de ces spécificités. Mais il faut être similaire à Gabriel. Aller dans son sens. Trouver le moindre point commun, le créer s’il le faut.

Les épaules se redressent quand Gabriel vient lui poser une question. Ce n’est peut-être pas une grande question, mais cela donne au moins l’occasion à Olympe de se mettre en avant, un peu comme elle peut. « Il semblerait bien que j’ai commandé la même chose que toi sans le savoir. ». Un petit rire timide en fin de phrase. Mensonges, et encore mensonges. Elle n’en avait strictement aucune idée, Olympe, elle a découvert sur le tas, et bon sang, elle regrette. Aucun regret ne sera affiché sur son visage.

« Tu as l’habitude de ce petit café ? ». Petite question anodine, histoire de connaître ses habitudes. Néanmoins, elle ne peut s’empêcher d’en ajouter davantage, Olympe. « Il m’arrive de venir ici occasionnellement, c’est plutôt chaleureux, et il y a vraiment un panel d’humains différents. ». Et si elle ajoutait que venir à 15 heures était l’heure idéale pour en croiser encore plus, elle aurait récité à l’identique la description que lui en avait fait Ambroise. Toujours plus de mensonges. Olympe n’a jamais mis les pieds ici ; ou sinon, qu’à travers ce qu’en a vécu Ambroise. D’ailleurs, le pauvre, il râlera sans doute quand il apprendra qu’elle a menti du début à la fin à Gabriel. Mais tant qu’elle ne fait aucune erreur, tout ira bien, n’est-ce-pas ? Elle remercie d'un signe de tête et d'un mot glissé rapidement le serveur qui vient lui donner son café. Comment pourra-t-elle boire ça ?