j'ai totalement écrit ça sur A Thousand Miles

& @Caelid

─ ─ ─

Un peu plus tôt sur le chemin, Lir avait ramassé un vieux bout de ferraille. Au départ, il avait cru qu’il s’agissait d’une petite pièce de monnaie, c’est pourquoi il l’avait ramassée. Bon, ça n’aurait jamais fait de lui la nouvelle fortune de la ville, qu’on se l’accorde - et de toute façon, vu son rang, à quoi sert la fortune si on n’a pas une ressource bien plus importante : du temps ? - mais bon, il n’y aurait pas craché dessus. Évidemment, il aurait dû s'y attendre, ce n’était rien d’autre qu’un vulgaire bout de ferraille. Mais Lir ne l’a pas laissé au sol, non, maintenant, il s’amuse avec. Il jongle avec. Du jonglage à un seul objet, mais que voulez-vous, Lir fait avec les moyens du bord.

Sa mission aujourd’hui est assez simple et ne diffère pas tant que ça des autres. Juste retrouver quelqu’un, le ramener à bon port et continuer sa vie jusqu’à la prochaine tâche à faire. Simple comme bonjour. Pourtant, Lir n’aime pas trop ses employeurs du jour. Des gens peu scrupuleux qui… A tout bien y réfléchir, tous ses employeurs sont tous des gens peu scrupuleux. Alors qu’est-ce-qui est différent aujourd’hui ? Eh ben… Le ressenti peut-être ? Vous savez, ce qui n’est pas explicable… Bref, sa conscience mise de côté, Lir se dit qu’il n’a qu’à activer le mode machine, comme ça, il n’est justement plus dérangé par cette conscience.

Et puis arrive le moment où il croise sa… cible ? Non, on va l’appeler sa tâche de mission. Oh, on l’avait prévenu que cette fameuse tâche de mission serait facilement détectable. Mais il ne pensait pas que c’était autant détectable. Par habitude, Lir effectue la quasi totalité de ses tâches qui demandent des interactions avec les autres sous sa forme humaine - parce qu’il a l’impression d’avoir une légère supériorité, après tout, les humains purs et durs se montrent sans cesse supérieurs à eux, alors il ne fait que reproduire les comportements qu’il voit Lir - et aujourd’hui ne change pas de d’habitude, même si pour le coup, de sentiment de légère supériorité est absolument absent. Mais, Lir il s’est dit d’être en mode machine, et de mettre de côté sans conscience. Alors il s’approche. « Erm. Moi c’est Lir, il faut qu’on cause, si tu veux bien. ». Trop tard pour les regrets, bien qu’il songe encore à l’option de filer et juste genre sortir l’excuse du “ohlala j’ai échoué, c’est dommage. Par contre j’ai des infos !”, et croiser les pattes pour que ça passe.

Ah, le ciel...

& @Caelid

─ ─ ─

Face au loup dressé devant lui, Lir se sent vraiment ridicule. Il lève la tête pour pouvoir lui parler en face, mais plutôt que de tomber sur son regard, c’est sur les babines du loup qu’il tombe. Où alors, il prête peut-être un peu trop d’attention à ces dernières, parce qu’elles ont l’air de pouvoir détruire à peu près n’importe quoi. Mais ce n’est pas pour autant que Lir se démonte ; au pire, il risque quoi ? D’y passer ? Bah, écoutez, au moins c’est le destin, il l’aura pas vu venir celle-là ! Et ça sera aussi un bon doigt d’honneur au compteur, genre un peu “haha, t’as vu, je t’ai pas attendu pour mourir !”. Oui, Lir est actuellement en train de se rassurer comme il peut, et très honnêtement, ça marche ?

« Ben… C’est toi le truc qui m'amène ici. ». A question stupide, réponse stupide ? Enfin, ce n’était pas vraiment une question stupide. Main sur une hanche, Lir fixe le regard du loup - enfin, à moitié, il est toujours autant obnubilé par ses babines. « En fait, on m’a demandé de venir te chercher. Du coup, en résumé : on cause de qui ? de toi ; pourquoi ? pour que tu viennes avec moi. Cqfd. ». La théorie est bancale, mais l’idée est présente. Lir espère juste que le message a bien été passé. Après, évidemment qu’il ne s’attend pas à ce que la pratique soit aussi simple que la théorie, mais au moins, il aura testé.

« Ah, et c’est moi qui pose les questions, pas toi. ». Ouais, parce qu’en théorie aussi, c’est supposé être un criminel-fugueur-dangereux-blabla, bref, ce loup est le méchant théorique de la mission. « Du coup, tu viens ? ». Question fermée, la réponse est oui ou non. Lir n’a pas réfléchi à ce qu’il se passera quand sa question aura une réponse ; en fait, il n’a pas spécialement envie de savoir si sa question aura une réponse un jour.

Ah, le ciel...

& @Caelid

─ ─ ─

« T’es un rigolo, toi. ». Il lâche un soupir, Lir, tout en venant croiser ses bras sans pour autant quitter du regard celui qu’il était venu chercher. Il a beau se creuser les méninges, il n’y a pas un monde où il est capable de le faire venir, même en admettant qu’il réussisse par un coup du hasard à l’assommer, Lir sait qu’il ne sera guère plus capable que de genre… le retourner et le mettre sur le dos. Pas ultra utile, quoi.

La seconde d’après, Lir vient s’adosser au mur, juste à côté du loup. « Je fais comme toi, je me dis qu’en faisant comme toi, peut-être que ça marchera. ». Une lubie comme une autre, de toute façon, Lir n’a rien d’autre à faire actuellement. Enfin, ça, c’est avant qu’une idée subite germe dans son esprit. Il tourne alors son regard vers le géant, un air espiègle collé au visage. « … ou alors, peut-être bien que j’essaye de mettre ton odeur sur moi, comme ça je pourrais prouver que je t’ai retrouvé. ». Et d’autres plus compétents que lui viendront à sa place. Mais ça, il ne l’ajoute pas. Il attend quand même quelques secondes avant de reprendre un air plus sérieux. « C’est une blague, hein, au cas où, je précise. ».

Incapable de rester plus longtemps adossé au mur, il se redresse. « Reste que je dois quand même te faire venir. ». Il zyeute l’un des bras de l’autre. « T’es sûr, je peux vraiment te faire venir ? ». Il remonte ses yeux vers l’autre ; il a perdu toute trace de crainte ou d’angoisse, ce n’est que de la curiosité pure. « Si tu me dis oui, je t’attrape le bras et j’essaye. ».